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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 07:53

L’observation des lieux de prostitution dans le département du Var mène à une question : y aurait-il une forme d’hibernation de l’activité de prostitution ? Pour ma part j’en doute. Il doit y avoir un redéploiement  des implantations.

Comme d’habitude je me réfère aux travaux de Yannick Brun-Picard sur les dynamiques de territorialisation de la prostitution périurbaine, ou dans l’interface ruralité/urbanité. Il a mis en évidence que des travailleuses et des travailleurs du sexe prenaient place, leurs emplacements, en fonction des flux, des potentialités, et de la visibilité de leur activité.

Depuis le début de l’hiver, bien qu’il soit des plus cléments, les prostituées sont des plus discrètes. Il en reste quelques-unes qui exercent sur les axes principaux et en direction de St Maxime ou de Fréjus. Les autres semblent avoir disparu du paysage varois pour s’employer en des lieux plus discrets ou plus rentables.

Vous me direz que ces dames en cette saison doivent voir leurs clients diminuer drastiquement, mais quelques-unes demeurent dans leur camionnette le long de la nationale. Toutefois, elles sont plus discrètes, plus dissimulées et moins accrocheuses que ce qu’elles étaient ne serait-ce qu’il y a six mois. Sans doute d’ici peu, lorsque les beaux jours reviendront, elles reprendront leurs quartiers d’exposition, bien que pour certains ce ne soit plus possible car des aménagements rendent tout stationnement de racolage impossible.

A croire que les autorités locales ont lu les travaux sur la prostitution dans l’interface ruralité/urbanité de Yannick Brun-Picard, puisque ses options de réponses pour endiguer la présence des travailleuses du sexe ont été mises en application, que ce soit par le nettoyage des zones de tapinage, une amélioration de l’accessibilité qui fait que les filles ne peuvent plus être tranquilles, des enrochements pour empêcher tout stationnement.

Ne soyons pas trop ambitieux, simplement le bon sens des élus et des forces de l’ordre, a incité ces derniers à mettre en œuvre des gestions des territoires efficientes afin de gérer les emprises territoriales des travailleuses du sexe et limiter voire expulser toute exposition de l’activité de prostitution dans les interface de consommation les plus connues.

Cependant, elles sont toujours présentes. Elles arpentent le bord des routes et les aires de stationnement encore accessibles et fonctionnelles. Elles sont toujours déposées par des esclavagistes sexuels contre lesquels il semble que rien ne soit entrepris pour mettre un terme au trafic de femmes pour cette activité si avilissante quand la prostituée est soumise à l’emprise, la domination et la soumission à un proxénète.

D’où à nouveau la nécessité de légaliser l’exercice de la prostitution. C’est-à-dire que les prostituées, qui vendent leur corps pour des services sexuels, comme les actrices et acteurs pornographiques, seraient mis au  même niveau de travailleurs du sexe. Ainsi les caisses de l’Etat se rempliraient, les réseaux seraient endiguer et l’esclavagisme sexuel serait limité…

Reste à avoir le courage de faire cette réforme sociétale. Je doute que les politiques possèdent ce courage qui démontrerait la volonté de considérer tous les êtres vivants et celle d’agir pour l’humanité. Un peu d’humanisme ne fait pas de mal, il exige que la volonté d’entreprendre.

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