La normalité de la violence ostentatoire développée, renforcée et institutionnalisée installe des zones d’insécurité prioritaire. Attristant de voir que la France se trouve dans l’obligation de gérer des parcelles territoriales où les forces de l’ordre ne peuvent aller.
La mise en place de zone de sécurité, d’insécurité, prioritaire démontre par le fait la démission des acteurs sociétaux. Elle démontre une forme d’ignorance, d’inquisition et de déni de travaux qui depuis dix années exposent les mécanismes des territorialisations par la violence. Et elle insiste sur l’infaillibilité des décideurs qui ne peuvent pas prêter attention à ce qui ne provient pas de leurs cercles de leurs réseaux et de leurs clientèles.
Moins percutant, agressif et acide, qu’à l’habitude, sous peine de voir ce texte mis à l’index par le modérateur, je persiste dans l’analyse de la fuite intellectualiste des politiques et autres acteurs des hiérarchies administratives pour éviter d’ouvrir les yeux et de constater qu’il n’est publié que ce qui satisfait le système et flatte l’ego du lecteur.
Oui, des sociologues se sont fourvoyés en rejetant la réalité de la construction de territoires construits par des territorialités identitaires de violences. Oui, des géographes se sont dissimulés sous l’absence d’un objet de la géographie pour faire la négation de l’interface humanité/espaces terrestres. Oui, des institutionnels se sont réfugiés dans leur infaillibilité pour s’appuyer sur les universitaires pour ne pas prendre en considération les faits.
N’oublions pas que la médiocratie est une société gérée par des élites, ou prétendue telles, constituées de brillantissimes ayant répondus aux normes normalisantes de la normalité d’une appartenance et d’une intégration idéologique et doctrinale. Le rejet, la mise à l’index, l’ostracisme des travaux qui ont alerté le système universitaire ainsi que ceux du pouvoir politique, attestent de cette médiocratie.
Les travaux de Yannick Brun-Picard sur les violences urbaines, les territorialisations des violences identitaires, les dynamiques territoriales des violences, les sanctuarisation par la violence, les interfaces de violences ou encore les territoires des violences ostentatoires, sont totalement rejetés car ils mettent en évidence que les institutionnels n’ont pas le courage de changer de paradigme pour agir concrètement sur les réalités des violences.
Il est tellement plus facile de dire que c’est la faute de la société, de ses disparités et de ses inégalités pour justifier des sanctuarisations dans des cités, des quartiers et des villages, où la violence de voyous de toutes sortes terrorise les habitants sans que la force publique daigne intervenir pour servir le citoyen.
Nous avons tous des pulsions de violence. Nous sommes tous potentiellement des violents qui vont s’efforcer de préserver un sanctuaire dans lequel la quiétude de l’individualisme sera préservée. Nous sommes tous des vecteurs de violence dans nos attitudes, nos réactions et nos ignorances. Nous sommes ainsi, par notre volonté médiatico-communicationnelle de ne rien voir, entendre et conscientiser, presque autant responsables que les institutionnels qui se dissimulent derrière les errances des universitaires et leurs expositions idéologiques au mépris des réalités.
Les zones d’insécurité prioritaire démontrent par le fait que la fuite devant les faits est des plus réelles. Démontrent que les institutionnels ne possèdent pas le courage de conscientiser les errances aveuglantes des systèmes qui n’ont qu’une finalité préserver leurs privilèges. Démontrent qu’à force de préserver les cercles, les réseaux et les clientèles, la société est gangrénée par les violences.